Commémoration du samedi 23 mars, devant le Monument aux Morts, célébrée par le Maire Raymond Defis, ses élus, la FNACA, le Souvenir Français, la Gendarmerie, les Pompiers, la Police Municipale et nombreux cazériens.
Le Souvenir Français, durant cette commémoration a rendu hommage au soldat Caubet Francis Alexandre né le 22 août 1932 à Cazères, mort pour la France, à 23 ans le 29 janvier 1955 à Aïn M’Lila en Algérie
Une exposition était à la disposition des Cazériens ce samedi
Biographie de CAUBET Francis Alexandre
Il est né le 22 août 1932 à Cazères. Fils de Caubet Jean Joseph né le 3 décembre 1898 à Cazères et de son épouse Loubens Jeanne Antonia née le 29 août 1901 à Lussan-Adeilhac. Ses parents s’étaient mariés le 8 novembre 1925 à Cazères.
Militaire, victime de la Guerre d’Algérie, il est mort pour la France, à 23 ans le 29 janvier 1955 à Aïn M’Lila en Algérie. Il a été déclaré Mort pour la France le 19 juillet 1956.
Sur le plan familial, le père de Francis Alexandre, Jean Joseph Caubet est décédé à Cazères le 11 juillet 1936. Jeanne s’est ensuite remariée le 3 juin 1938 avec Duffas Marius Jean Armand, né le 3 juin 1904 à Cassagnabère. Il a été fusillé par les Allemands le 11 juin 1944 avec cinq de ses compagnons dont Caubet Etienne au lieu-dit Les Nauzes à Cazères. Il a été déclaré Mort pour la France le 16 février 1948.De ce fait, Caubet Alexandre a été déclaré pupille de la Nation le 07 avril 1948.
Comment se situe son décès dans cette guerre fratricide ?
Depuis le 1er novembre 1954, c’est-à-dire depuis 3 mois, ce département français faisait l’objet d’attentats ciblant des populations d’origine européenne et méditerranéenne liées entre elles par des activités communes.
Les destructions de récolte étaient fréquentes, l’élevage n’était plus possible.
Le conflit était d’intensité faible. D’ailleurs, les activités des militaires français contre les rebelles étaient appelées « opération de maintien de l’ordre ».
Le département de Constantine, et plus particulièrement la région de Aïn M’Lila, était un des plus touché par cet affrontement.
En effet les indépendantistes armés étaient très présents, le ravitaillement en armes à partir de pays récemment décolonisés, comme la Tunisie s’effectuait à partir de ce département frontalier.
Récit de Khélaifia Zoubir, Journaliste à Alger
Ain M’lila, de 1954 à 1962 Le secteur 1 de la zone 4 des Aurès-Nememcha
Le 1er novembre 1954, la France coloniale est ébranlée par des actions armées synchronisées et bien menées dans toutes les régions du pays. Dans les Aurès, Batna, Khenchela, Biskra, Tighanimine et bien d’autres localités ont été simultanément assiégées par les hommes de Mostefa Benboulaïd, l’architecte de ces attaques, secondé dans sa tâche par Chihani Bachir, Abbas Laghrour et AdjalAdjoul. D’autres villes et villages également ciblées, ont été épargnés, soit en raison de l’absence de communication ou tout simplement d’une défaillance de dernière minute, comme c’est le cas d’Arris, Barika et Ain M’lila. Ahmed Nouaoura, futur chef des Aurès-Nememcha, initialement désigné pour attaquer Arris ne s’est pas présenté au rendez-vous. A Barika, Mohamed Chérif Soulimani a également fait défection et à Ain M’lila, le groupe de combattants, à leur tête Hadj Moussa Torche, a vainement attendu les directives de Hadji pour passer à l’action. Ce dernier était investi de la double-mission d’attaquer le Khroub et Ain M’lila. Quelques jours plus tard, tous les éléments de ce groupe, victimes d’une délation, ont été arrêtés.
Les premiers combattants de cette ville, Hadj Moussa Torche, Kassa Torche, AllaouaHarkat, Sigha Saïd dit Zadi, Hammadi Rebaï, MosbahBenabid, Mellah Kassa, Ghenam Abdelhamid et d’autres moudjahidines étaient réunis à Fezguia, à quelques kilomètres seulement d’Ain M’lila mais ils ont été surpris par l’ennemi qui est venu les cueillir à la suite de cette dénonciation. Dans son rapport sur les attaques du 1er novembre, Mostefa Benboulaïd mentionne clairement l’échec de la mission dans cette ville, située à une soixantaine de kilomètres au nord de Batna.
L’histoire d’Ain M’lila, la ville qui a enfanté Larbi Ben M’hidi, dans la révolution, ne s’arrête pas bien évidemment au 1ier novembre 1954, mais bien au-delà comme d’ailleurs toutes les villes et villages des Aurès-Nememcha. Une fois, le déclenchement de la guerre réussi, Mostefa Benboulaïd et ses adjoints ont fait de son extension leur cheval de bataille.
Le chef de la zone 1, devenue la Wilaya I historique à l’issue du congrès de la Soummam, arrêté en Tunisie au mois de février 1955, Chihani Bachir prend le relais avec la ferme intention d’organiser cette immense région et étendre la guerre jusqu’à la frontière tunisienne. Une mission difficile mais pas impossible pour un chef déterminé et résolu à suivre le chemin tracé par Benboulaïd. Dès le début de l’année 1955, les tentacules de la révolution se sont étalés au-delà des espérances de ses chefs et les rangs de l’ALN se sont massivement renforcés grâce notamment à un travail de fourmi des combattants de novembre, investis de cette lourde charge.
Le PC des Aurès a ainsi réparti les groupes des moudjahidines ayant pour seul objectif de propager la guerre.
Ainsi, les Nememcha sont orientés vers Ain Beida, Oum El Bouaghi, Meskiana, Tébessa, Souk-Ahras et jusqu’à Guelma alors que les Aurèsiens, communément appelés Djebaïlia (Montagnards), sont, à leur tour, chargés d’organiser les villes de Sétif, Barika et Ain M’lila. Ces émissaires, aguerris et convaincus, se sont attelés à réussir leur pari d’autant que les échos parvenus de toute la région étaient encourageants.
Pour que la Révolution prenne de l’ampleur et que les zones de combats s’agrandissent, il fallait à tout prix mettre le paquet. Ainsi, AbdelhafidTorèche et son groupe ont pris la direction de Barika, Magra et djebel Boutaleb alors que Mostefa Réaïli est mandaté pour organiser la région de Sétif et enfin Tahar Nouichi, accompagné d’Abdellah Oumeziti, Si KhouthirLemred, Nour Laâmouri, Chaouchi Tayeb et d’un nombre important de moudjahidine, s’est, quant à lui, dirigé vers Ain M’lila et les localités avoisinantes. Au déclenchement de la guerre, Ain M’lila dépendait plutôt de Batna et elle n’a été rattachée à la zone 4 de la Wilaya I qu’au lendemain du congrès de la Soummam en août 1956.
Les Djebaïlia (Aurèsiens) n’ont pas mis beaucoup de temps pour ramener la population locale à épouser la cause. Certes, leur mission n’était pas du tout une simple sinécure mais leur volonté et leur courage ont fait que la révolution s’implante en un temps record et s’enracine même dans les esprits. L’enrôlement de nouveaux combattants dans les rangs de l’ALN dépasse toutes les prévisions et les attaques contre l’ennemi se font de plus en plus nombreuses.
L’ébullition gagne de plus en plus le terrain jusqu’au mois de septembre 1955 où la région d’Oum El Bouaghi va connaître sa première grande bataille, menée par ChaâbaneLaghrour, frère du charismatique chef Abbas, au lieu ditDjehfa au cours de laquelle 60 combattants sont tombés au champ d’honneur. Cette bataille ouvrira le bal à plusieurs autres, notamment dans la région d’Ain M’ lila .
Les émissaires des Aurès continuent leur travail de sensibilisation et de recrutement qui portera ses fruits dans la mesure où les rangs de l’ALN se sont élargis.
Dès le début de l’année 1955, les effectifs connaîtront un bond considérable. De la ville d’Ain M’lila, l’appel de la patrie y a fait un large écho. On citera entre autres Gouadjlia Messaoud, Gouadjlia Abdellah, Nezzar Amar, Maâtouki Slimane, Boulehlaïs Abderrahmane, KheznadjiLayachi, GarbsiSaâdi , Gharbi Ali, Kouachi Salah et la liste n’est pas exhaustive de tous les éléments ayant rejoint le maquis à l’aube de la révolution. Les autres localités, Ain Fakroun, Ain Kercha, OuledHamla, Souk Naâmane et Sigus ont, à l’image d’Ain M’lila, participé activement à l’élargissement des rangs de l’ALN. La famille Bougadi de Ain Fakroun, a elle seule, a donné une dizaine de combattants. On citera également Ghenaï Amor, Kerrouche Bélaïd, Boumerdaci Messaoud, Djeffal Amara, BoughraraSaoudi, Sofiane Chaâbane, tous natifs de la région de Ain Fakroun et qui ont très tôt répondu à l’appel de la partie comme leurs homologues de Ain Kercha dont Kaouche Amara, Kezaout Mohamed ou encore Srradj Mostefa et TebbaniBaâtouche de Souk Naâmane et enfin GhrabRamdane de OuledHamla.
la liste est longue et il est impossible d’énumérer tous les combattants de la première heure de la région d’Ain M’lila.
Une fois, la mission des Aurèsiens accomplies, le congrès de la Soummam a établi un nouveau découpage géographique de la Wilaya I dans lequel Ain M’lila sera désormais rattachée à la zone 4 qui, en plus du secteur 1, englobe le secteur 2 (Oum El Bouaghi), le secteur 3 (Ain Beida) et enfin le secteur 4 (Meskiana).
A l’issue de ce découpage, BoughrarSaoudi, est nommé chef du secteur 1, en plus de la Kasma d’Ain M’lila, réunit celles d’Ain Kercha, OuledMessaâd et Sigus, Ain Fakroun et Ain Bordj. BoughraraSaoudi mènera la vie dure à l’ennemi. Il organisera plusieurs embuscades . Plusieurs grandes batailles sont aussi à mettre à son actif. En octobre 1957. la bataille d’El-Fedjoudj dans laquelle . il est nommé chef militaire de la zone 4. Il participera également dans différentes batailles comme celles de djebel Guerioun, Oued Charef et Ouled Khaled dans la région de Sigus. A la fin de l’année 1958, il est convoqué à Kimmel, PC des Aurès-Nememcha. Il ne reviendra plus de son voyage.
A cette époque, la guerre battait son plein et les batailles se multipliaient, dans la zone 4, autant que les embuscades et les actions armées accomplies par les fidayine. BoughraraSaoudi est tué dans la Wilaya VI, en 1961, Bouhali, dit Hamdane, lui succède à la tête du secteur 1.
Ce dernier, monté au maquis en 1956, a vite gravi les échelons pour devenir le chef incontesté de cette région, Comme son prédécesseur, il mènera plusieurs combats ; Une année après sa désignation à la tête de ce secteur, c’est-à-dire en 1959, il s’accrochera avec l’ennemi à côté d’Ain Fakroun où tout son groupe sera décimé.
La fin de la guerre approche mais les combats montent en intensité. Derga Abderrahmane dit Maouche, l’un des premiers combattants de cette région, est, à son tour, promu chef du secteur 1. Il est a son tour tué à El-Fedjoudj dans une grande bataille en 1960. Mohamed Hadjar est alors appelé à la rescousse où, en plus qu’il soit désigné chef du secteur 1, il sera promu chef de la zone 4 jusqu’à l’indépendance de l’Algérie.